Le projet Kaléidos en quelques mots

Le projet s’appuie sur les recherches qui attestent de l’importance des séquelles d’un abus sexuel sur un enfant, que ce soit à court, moyen et long terme. On sait que dans le cas particulier, mais le plus fréquent, de l'abus sexuel intrafamilial, les séquelles sont d’autant plus importantes que l’enfant a été abusé par un de ses proches, une personne en qui il avait confiance. Dans ce cas, les conséquences du dévoilement sont très importantes pour l’enfant et pour sa famille : cela peut être l’éclatement de la famille, l’incarcération de l’auteur des faits, le placement de l’enfant. Dans certains cas l’enfant n’est pas cru, ou même il est blâmé et tenu pour responsable du malheur de la famille. Le(s) parent(s) non abuseur(s) sont eux aux prises avec un sentiment d’incrédulité et de culpabilité de ne pas avoir pu protéger leur enfant. Parfois cela les amène à revivre leur propre traumatisme d’enfance.

Les recherches montrent que le fait de fournir une aide spécialisée à l’enfant victime et à ses proches augmentent les chances pour l’enfant de surmonter son traumatisme. En particulier, on sait que le meilleur facteur de récupération pour un enfant victime d’abus sexuel, c’est la qualité du soutien qu’il va recevoir de la part de sa mère d’abord, de son entourage ensuite. D’où la nécessité d’accompagner l’ensemble de la famille dès le dévoilement.

En ce qui concerne les adolescents auteurs d’abus sexuels, il importe de pouvoir discriminer les motivations qui ont poussé l’adolescent à transgresser afin de décider de quel type d’aide spécialisée il a besoin pour ne pas risquer de récidiver et de commencer un parcours de délinquant sexuel susceptible de se poursuivre à l’âge adulte. Face à l’horreur des faits commis, tant les adolescents eux-mêmes que leurs parents et les intervenants généralistes oscillent entre le déni de la gravité des faits et la crainte d’une récidive.

Pour leur permettre de devenir des citoyens responsables et des adultes épanouis, il importe de faire avec ces adolescents un travail visant à la responsabilisation par rapport aux faits commis, à la réparation par rapport aux dommages causés et au développement de certaines compétences relationnelles qui les protègeront mieux de la récidive (estime de soi, expression des émotions, gestion de la colère, développement de l’empathie, aptitudes à communiquer).
Dans ce travail il est capital d’impliquer les parents afin de comprendre quelle situation a permis à l’adolescent de tels passages à l’acte. Il est parfois nécessaire de revenir avec eux sur un passé de maltraitance physique ou psychologique, de négligence, ou de victimisation sexuelle.